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              JUIN 1998 - 06 JUIN 2008
              
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              ANS DU CIAOSN : 
            
              Le Soir 07/06/2008 
              
              Société / Des adeptes africains refusent les soins que leur état 
              impose
            Le néopentecôtisme alarme 
              L’OBSERVATOIRE DES SECTES pointe l’essor en Belgique des mouvements 
              religieux internationalistes. L’essor des néopentecôtistes africains 
              inquiète… 
              L’Observatoire des sectes (1) en a fait le thème d’une journée d’étude 
              à la Chambre, vendredi, à l’occasion de son 10e anniversaire. Cette 
              mouvance religieuse, très populaire au sein de la communauté d’origine 
              congolaise, dissuade ses adeptes de recourir à la médecine traditionnelle… 
              
              Chaque année, une dizaine de patients infectés par le virus du sida, 
              sur les 2.000 patients traités à l’hôpital Saint-Pierre, à Bruxelles, 
              refusent le traitement médical qu’impose leur état de santé. Ils 
              croient dur comme fer à la guérison par la prière. Ils sont de plus 
              en plus nombreux à fréquenter « les assemblées pentecôtistes qui 
              ont fait leur apparition à Bruxelles dans les années 70, et qui 
              sont surtout fréquentées par des migrants originaires d’Afrique 
              subsaharienne et d’Amérique latine », commente Maïté Maskens, doctorante 
              en anthropologie, à l’ULB. 
              Un hôpital spirituel « Le néopentecôtisme est minoritaire, mais 
              il est influent, poursuit Pierre-Joseph Laurent, anthropologue à 
              l’UCL. Leur doctrine table sur la lutte contre le Diable qui est 
              censé être en nous, cause de tous nos maux. 
              La foi se mesure par l’argent : il faut être riche ici et maintenant… 
              Des principes qui, par l’intermédiaire des mouvements migratoires, 
              finissent par influencer les Églises pentecôtistes traditionnelles. 
              » 
              Pierre-Joseph Laurent insiste sur l’essor particulier de deux Églises 
              transnationales installées en Belgique : l’Eglise universelle du 
              Règne de Dieu, issue du Brésil, et la Fondation Olangi-Wosho, basée 
              en République démocratique du Congo… 
              Le culte de « maman Olangi » s’est d’abord implanté à Molenbeek, 
              en 1995, avant de prospérer à Anderlecht… « La mouvance se définit 
              comme une école qui initie les chrétiens à combattre “les forces 
              du mal”. Elle se présente comme un “hôpital spirituel”, en somme. 
              » Un « hôpital » qui tolère mal la « concurrence » des véritables 
              établissements de soins… 
              Les experts de l’Observatoire des sectes affirment que les groupes 
              pentecôtistes ont généralement un discours nuancé sur la médecine. 
              Mais leurs croyances alimentent une méfiance diffuse de la médecine 
              traditionnelle. 
              Pour les néopentecôtistes, la maladie a pour origine la possession 
              du patient par le démon ; la maladie peut aussi participer à l’éducation 
              divine, le patient « ayant encore besoin » de rester malade pour 
              expier ; enfin, ils sont persuadés que la foi parvient à guérir 
              des affections que la médecine ne parvient pas à surmonter (le sida, 
              par exemple, ou des handicaps génétiques comme la trisomie). 
              Le docteur Anne-Françoise Gennotte, du Centre de référence sida 
              du CHU Saint-Pierre, à Bruxelles, précise qu’une dizaine de patients, 
              chaque année, sur un volume global de 2.000 patients infectés par 
              le virus du sida, refusent les soins nécessaires, sous l’influence 
              de leurs préceptes religieux… 
              « Des adultes, des enfants voire même des nourrissons qui interrompent 
              les traitements antirétroviraux. Mais aussi des cas de patientes 
              enceintes qui refusent de prendre les traitements préventifs qui 
              empêcheraient la transmission du virus de la mère à l’enfant. »
             RICARDO GUTIÉRREZ
            (1) Le Centre 
              d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles 
              (CIAOSN), selon sa dénomination officielle. Site web : www.ciaosn.be.
            André Frédéric propose 
              un groupe de travail permanent à la Chambre L’ex-président de feu 
              le groupe de travail parlementaire sur les sectes, le député PS 
              André Frédéric, entend bien réactiver l’instrument de veille de 
              la Chambre sur l’activité sectaire : « Ce que j’ai entendu, ici, 
              sur l’essor du néopentecôtisme en Belgique a fini par me convaincre 
              que la Chambre devrait remettre en place, au plus tôt, un groupe 
              de travail parlementaire sur les sectes… Mais une instance permanente, 
              cette fois. L’enjeu vaut bien cet investissement parlementaire. 
              » (R.G.)
            Financement des cultes 
              : les « sages » en selle Resté largement sans suites, sous la précédente 
              législature, le rapport de la « commission des sages » qui avait 
              relevé de sérieuses disparités en termes de financement des cultes, 
              devrait trouver des prolongements concrets… Le gouvernement a décidé 
              d’assurer le suivi du rapport. (R.G.) 
              
              http://www.lesoir.be  
              
             
            La 
              Libre Belgique 
              07-08/06/2008 
              
            Sectes 
              L'observatoire des sectes a 10 ans...
            créé par une loi du 2 
              juin 1998, à la suite de la commission parlementaire d'enquête sur 
              les sectes de 1997, le CIAOSN (Centre d'information et d'avis sur 
              les organisations sectaires nuisibles) organisait vendredi un important 
              colloque à l'occasion de son 10e anniversaire. 
              L'occasion pour les observateurs de constater son efficacité et, 
              pour lui, de lancer une mise en garde. ... et craint la montée des 
              néo- pentecôtistes Si les mouvements sectaires plus clandestins 
              délaissent quelque peu le territoire belge, des mouvements plus 
              internationalistes, tels que le néo-pentecôtisme africain, estime 
              le président De Cordes, occupent donc le terrain. Il est notamment 
              fondé sur la croyance que la prière et l'Esprit saint peuvent amener 
              à la guérison, sans médecine. D'où la dangerosité, qui est aussi 
              financière : l'argent reste un maître-mot du sectarisme. Lequel 
              ne plaît guère non plus au synode des églises protestantes et évangéliques 
              de Belgique, qui dénonce le manque de transparence de ce groupe. 
              "Nous respectons la liberté individuelle, mais la seule liberté 
              valable est celle des personnes informées au mieux des pratiques 
              de leur mouvement", dit encore M. De Cordes. 
            (R.P.) (avec 
              Belga) 
              http://www.lalibre.be